dimanche 21 janvier 2018

Sel et lumière

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Matthieu 5.13-16
13 « Vous êtes le sel de toute la terre. Mais quand le sel perd son goût, comment lui rendre son bon goût ? Il ne sert plus à rien. On le jette dehors et les gens marchent dessus.
14 « Vous êtes la lumière du monde. Quand une ville est construite sur une montagne, elle ne peut pas être cachée. 15 Et quand on allume une lampe, ce n'est pas pour la mettre sous un seau ! Au contraire, on la met bien en haut, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 16 De la même façon, votre lumière doit briller devant tout le monde. Alors les autres verront le bien que vous faites. Ils pourront chanter la gloire de votre Père qui est dans les cieux. »

Sel de la terre ! Lumière du monde ! Rien que ça... N'est-ce pas un peu « gonflé » de se prétendre sel de la terre et lumière du monde ? Certes, c'est Jésus qui le dit mais quand même ! Imaginez d'inscrire ça sur votre profil Facebook ou Twitter !!!

Oui mais... Jésus n'est pas en train de caresser ses disciples dans le sens du poil ! Il ne leur dit pas : « Vous êtes des gens formidables, la crème de la crème ! ». Il les met plutôt face à leurs responsabilités : il parle quand même d'un risque pour le sel d'être jeté dehors et foulé aux pieds ! Car il y a des dangers : que le sel perdre son goût et que la lumière soit cachée.

C'est sur ces dangers que j'aimerais me concentrer ce matin. Vous êtes sel de la terre... Mais ne perdez pas votre goût ! Vous êtes lumière du monde... mais ne cachez pas votre lumière !


Pour que le sel ne perde pas son goût

La version Parole de Vie traduit : « Si le sel perd son goût ». Littéralement c'est « si le sel devient stupide », on pourrait traduire inutile ou inefficace. Quant à la suite de la question, « Comment lui rendre son goût », littéralement c'est « comment sera-t-il salé ? »

Comment comprendre le sens de la métaphore ? Dans l'Antiquité, on avait de nombreux usages pour le sel mais il s'agit sans doute ici d'un usage domestique. Quand le sel de la métaphore devient inutile, il est jeté dehors. C'est dire que son utilité était à l'intérieur de la maison où il était en particulier utilisé pour conserver les aliments... et aussi pour leur donner du goût.

Par ailleurs, l'expression « être jeté dehors » évoque d'autres images bibliques associées au jugement. Dans les paraboles de Jésus, c'est le sort réservé à l'invité à la noce qui n'a pas revêtu l'habit de fête, ou au serviteur inutile qui n'a pas fait fructifier ses talents.

Il y a donc bien dans ces paroles de Jésus une mise en garde à ses disciples pour qu'ils ne soient pas des serviteurs inutiles. En effet, quand il leur dit qu'ils sont le sel de la terre, il leur dit qu'il sont utiles pour le monde. Et de fait, si on regarde l'histoire de l'humanité, on voit de nombreux chrétiens avoir été utiles pour le monde, en étant à l'origine de grandes avancées sociales, au nom de l'Evangile.
Mais on voit aussi que ça n'a pas toujours été le cas, malheureusement... Parfois, l'empreinte laissée par les chrétiens dans le monde a un goût amer...

Cette métaphore du sel est la plus forte des exhortations en faveur d'une présence réelle des chrétiens dans le monde. Alors qu'il y a toujours eu la tentation de se couper du monde. Aujourd'hui encore. Comment être sel de la terre en dehors du monde ?

Pour que le sel conserve les aliments , ou pour qu'il leur donne du goût, il faut qu'il se mélange aux aliments. Il ne suffit pas de poser une salière, même pleine à ras bord, sur la table pour donner du goût à votre plat ! Or parfois l'église est comme une salière hermétiquement fermée... Parce qu'on veut garder la pureté du sel intacte !!!

Comment être sel de la terre en dehors du monde ? Comment être utile à mon prochain si je ne vais pas à sa rencontre ?

Jésus a été utile auprès des petits, des délaissés, des exclus de la société de son époque. Utile comme un médecin pour des malades. Il s'est mélangé à eux, il accueillait ceux qui venaient à lui et les guérissait, il allait manger chez ceux qui l'invitaient, y compris les pécheurs et les gens de mauvaise réputation... Ses ennemis le lui a assez reproché !

En quoi suis-je utile aux autres ? Quel goût je diffuse autour de moi ? Quelle influence j'ai sur mon prochain ? Il ne s'agit pas forcément de révolutionner notre société... mais déjà d'avoir un impact positif sur notre entourage, nos amis. Apporter de la paix, de la joie, de l'espoir, du réconfort... c'est aussi cela être sel de la terre !


Pour que la lumière ne soit pas cachée

Si le danger pour le sel était de devenir insipide, inutile, le danger pour la lumière est qu'elle soit cachée. L'accent est sur les actes plus que les paroles, sur ce que les gens voient plutôt que ce qu'ils entendent :

« votre lumière doit briller devant tout le monde. Alors les autres verront le bien que vous faites. Ils pourront chanter la gloire de votre Père qui est dans les cieux. » (Mt 5.16)

J'ai souvent interprété ces paroles de Jésus comme une exhortation à vaincre nos timidités et nos peurs, pour laisser briller l'Evangile à travers notre vie. Et je pense que ça reste une lecture possible... Mais l'insistance de Jésus sur le fait de ne pas cacher la lumière me semble orienter vers une autre interprétation. Pourquoi cacherait-on une lumière si ce n'est parce qu'on n'a pas vraiment envie que cette lumière soit vue par tous ? Peut-être parce qu'on préfère cacher certains actes peu glorieux plutôt que de s'exposer.

Et cette compréhension se confirme quand on compare ces paroles aux versions de Marc et de Luc de cette métaphore :

Marc 4.21-22
Jésus leur dit encore : « Quand quelqu'un apporte une lampe, ce n'est pas pour la mettre sous un seau ou sous un lit ! Au contraire, il la place bien en haut. Tout ce qui est caché, on pourra le voir, tout ce qui est secret, cela paraîtra en pleine lumière. » 

Ici, il y a bien une formule qui évoque le jugement, où chacun aura à rendre compte de ses actes, y compris ceux qu'il a voulu cacher... Il y a, dans notre vie, des lumières qu'on est prêt à laisser briller, et d'autres qu'on préfère cacher. La question que nous devons entendre est donc : de quel genre de lumière brillons-nous ?

Il ne s'agit pas d'être une lumière aveuglante, qui cherche à en mettre plein la vue : « Regardez comme je suis spirituel, comme je suis épanoui dans ma foi, comme je suis bon et généreux envers les autres... » Ailleurs dans le évangiles, c'est exactement l'attitude superficielle que Jésus dénonce chez les Pharisiens...

Ce n'est pas ainsi que le Christ, véritable lumière du monde, est venu. Il est venu, humblement, en serviteur. Certes, il a brillé un peu plus fort lorsqu'il accomplissait des miracles, plus fort encore le jour de sa résurrection. Mais la plupart du temps, sa lumière était douce et bienfaisante.

Matthieu 11.28-30
28 « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le repos. 29 Prenez sur vous mon joug et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes. 30 Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. »

Nous sommes lumière du monde si notre vie reflète la lumière du Christ. Si notre lumière n'attire pas le regard sur nous mais sur le Seigneur. Car, Jésus le souligne, l'objectif de cette lumière est que ceux qui la voient glorifient Dieu. Que notre lumière soit donc douce et humble, qu'elle rassure, qu'elle réchauffe, qu'elle apaise !


Conclusion

Il n'y a qu'une manière d'avoir une vie qui donne du goût, utile aux autres, et qui rayonne de la lumière du Christ. C'est de toujours nous rapprocher du Christ, nous exposer à sa lumière et la laisser nous remplir.

« Vous êtes le sel de la terre... Vous êtes la lumière du monde ». Alors ne devenez pas insipide ! N'ayez pas honte de votre lumière ! Ou, pour le dire plus simplement encore : Soyez utiles dans ce monde et que votre vie reflète l'amour de Dieu !

C'est ainsi que nous pourrons glorifier Dieu ici-bas... et encourager ceux qui ne connaissent pas encore cette lumière à la découvrir !

dimanche 7 janvier 2018

L'adoration des mages

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Matthieu 2.1-12
1 Jésus naît à Bethléem, en Judée, au moment où Hérode le Grand est roi. Alors, des sages viennent de l'est et arrivent à Jérusalem. 2 Ils demandent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile se lever à l'est, et nous sommes venus l'adorer. » 3 Quand le roi Hérode apprend cela, il est troublé, et tous les habitants de Jérusalem aussi. 4 Le roi réunit tous les chefs des prêtres de son peuple avec les maîtres de la loi. Il leur demande : « À quel endroit est-ce que le Messie doit naître ? » 5 Ils lui répondent : « Le Messie doit naître à Bethléem, en Judée. En effet, le prophète a écrit : 6 “Et toi, Bethléem, du pays de Juda, tu n'es sûrement pas la moins importante des villes de Juda. Oui, un chef va venir de chez toi, il sera le berger de mon peuple, Israël.”  » 7 Alors Hérode fait appeler les sages en secret. Il leur demande : « À quel moment est-ce que l'étoile est apparue ? » 8 Ensuite il les envoie à Bethléem en disant : « Allez vous renseigner exactement sur l'enfant. Quand vous l'aurez trouvé, venez me prévenir, et moi aussi, j'irai l'adorer. » 9 Après ces paroles du roi, les sages se mettent en route. Ils aperçoivent l'étoile qu'ils ont vue à l'est. Ils sont remplis d'une très grande joie en la voyant. L'étoile avance devant eux. Elle arrive au-dessus de l'endroit où l'enfant se trouve, et elle s'arrête là. 11 Les sages entrent dans la maison, et ils voient l'enfant avec Marie, sa mère. Ils se mettent à genoux et adorent l'enfant. Ensuite, ils ouvrent leurs bagages et ils lui offrent des cadeaux : de l'or, de l'encens et de la myrrhe. 12 Après cela, Dieu les avertit dans un rêve de ne pas retourner chez Hérode. Alors ils prennent un autre chemin pour rentrer dans leur pays.


Voilà un épisode bien connu, représenté dans la traditionnelle crèche de Noël... dans laquelle d'ailleurs on mélange les récits de la Nativité de Matthieu et de Luc. Les bergers et les mages ne se sont jamais retrouvés en même temps auprès de Jésus... Chez Luc, ce sont les bergers qui viennent adorer l'enfant Jésus, le soir de Noël. Chez Matthieu, ce sont les mages, après un long périple depuis l'Orient, qui viennent adorer l'enfant Jésus. Et cela se déroule sans doute bien après la nuit de Noël. En effet, pus tard, lorsque Hérode, en colère, donnera l'ordre de tuer tous les enfants de deux ans ou moins, le texte biblique précise qu'il agit « d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages »... Même si les deux ans correspondaient au moment de l'apparition de l'étoile, qu'il faudrait alors compter le voyage et même si on peut imaginer que dans sa colère Hérode avait pris de la marge... on est bien plusieurs mois après la naissance de Jésus dans notre récit.

Chez Matthieu, pas de berger donc mais des mages d'Orient. Et d'autres personnages interviennent dans le récit : le roi Hérode et les chefs des prêtres. Je vous propose ce matin de nous arrêter sur ces différents personnages et voir en quoi leur attitude face à Jésus nous interpellent.


Hérode, le parano

Tout d'abord il y a Hérode, inquiet pour son pouvoir. Un vrai parano. Et dangereux, en plus ! Il suffit de voir la suite du récit... Et c'est bien conforme au portrait qu'en font les historiens : Hérode avait l'habitude de faire exécuter ceux qu'il considérait comme une menace, y compris trois de ses propres fils !

Pour l'instant, il mène sa petite enquête auprès des prêtres, il demande des précisions aux mages à propos de ce roi dont ils parlent. Et il élabore son plan : « Quand vous l'aurez trouvé, venez me prévenir, et moi aussi, j'irai l'adorer. » Tu parles...

Mais comment un petit enfant peut-il être une menace pour Hérode ? A la fin de sa vie, devant Pilate cette fois, Jésus dira que son Royaume n'est pas de ce monde. Ça pourrait être entendu comme l'affirmation d'une non-concurrence. Et de fait, le Nouveau Testament invite les croyants à être de bons citoyens...

Et pourtant, ce Royaume de Dieu, dont l'entrée est réservée à ceux qui sont comme des petits enfants, dans lequel l'amour pour Dieu et pour le prochain est la valeur suprême, ce Royaume est perçu comme une menace par ceux qui sont avides de pouvoir et veulent garder leur place.

Et dans l'histoire, les puissants se sont inquiétés du pouvoir de Jésus : les chefs religieux dans les évangiles se sont farouchement opposés à Jésus ; l'empire romain a persécuté les chrétiens dans le premier siècle de l'histoire de l'Eglise ; les régimes totalitaires dans l'histoire, jusqu'à aujourd'hui, persécutent encore les chrétiens.

C'est bien que ce Royaume, inauguré par Celui qui s'est fait petit enfant, dérange les puissants. Et que même si les chrétiens sont invités à être de bons citoyens, il y a forcément des situations où la fidélité à l'Evangile les place à contre-courant. Si bien que lorsque l'Eglise ne fait que se fondre dans la société où elle vit, en faisant le moins de vagues possible, en devenant presque transparente, joue-t-elle vraiment son rôle ?

Et ce n'est pas que face à des régimes totalitaires qu'il y a une voix à faire entendre, mais aussi, dans nos sociétés démocratiques, lorsque les plus fragiles sont oubliés, lorsque les réfugiés ne sont pas accueillis, lorsque les libertés sont bafouées, lorsque l'argent est roi... et l'on pourrait multiplier les exemples.


Des prêtres aveugles

Ensuite, il y a les chefs des prêtres. Au palais, ils sont des conseillers du roi. Il faut dire que c'était Hérode qui les nommait...

Quand il leur demande où le Messie doit naître, leur réponse est parfaite : A Bethléem, comme l'annonce la prophétie de Michée. Pas de problème, ils connaissent leur Bible ! Enfin, ils savent, intellectuellement, où doit naître le Messie. Mais quand ils voient arriver des personnages qui viennent de loin pour adorer le roi des Juifs qui vient de naître, eux, ils restent dans le palais d'Hérode...

Dans les Evangiles, les chefs religieux ne sont pas vraiment ménagés. Ce sont ceux à l'égard desquels Jésus a les paroles les plus dures. Ils représentent à la fois l'impasse d'une religion formelle et les dangers d'une religion où les responsables sont plus intéressés par l'exercice du pouvoir que l'obéissance à Dieu. Dans notre récit, le contraste entre leur connaissance des prophéties bibliques et l'absence d'impact dans leur vie est frappant ! Et cela doit forcément nous interpeller : quel écart y a-t-il entre la foi que nous professons et la manière dont elle impacte notre vie ?

Si, je l'espère, nous ne sommes pas aveugles spirituellement, avouons que nous sommes quand même un peu bigleux ! Notre « vue » spirituelle n'est pas toujours très perçante. On pourrait même se hasarder à des analogies... Spirituellement, on peut être myope, presbyte, astigmate ou hypermétrope !

  • Le myope, c'est celui qui ne voit clair que de près. Le nez dans sa Bible, il est capable de réciter tous les versets que vous voulez mais de là à voir au-delà du bout de son nez, c'est compliqué... Les myopes spirituels s'intéressent à leur propre vie spirituelle, leur foi, leur piété, leur épanouissement spirituel... mais très peu à leur prochain. 
  • Le presbyte, à l'inverse, ne voit clair que de loin. C'est un peu l'histoire de la paille et de la poutre. On est capable de voir la paille dans l'oeil de son prochain, avec la distance, mais on est incapable de voir la poutre dans son propre œil... c'est trop près ! Les presbytes spirituels sont prompts à juger les autres et donneurs de leçons... mais jamais ils ne se remettent en question !
  • L'astigmate a une vision déformée, quelle que soit la distance. Il voit toujours les choses différemment des autres... et ce sont forcément les autres qui ont tort ! Il a souvent un réflexe de victimisation : il se dit incompris, mal-aimé, rejeté... 
  • L'hypermétrope voit flou... et souffre de maux de tête. Spirituellement, il ne sait jamais où il en est. Il a tendance à se convertir 30 fois dans sa vie, se laisse emporter par les prédicateurs à la mode sur youtube, tantôt dans un sens tantôt dans l'autre... et ça finit par lui donner mal à la tête !

Bien-sûr, ces analogies ont leurs limites... Mais l'idée principale est bien que, spirituellement, nous avons tous besoin des lunettes du Saint-Esprit pour y voir clair. Nous sommes tous des bigleux !


Des mages « pas très catholiques »

Enfin, il y a les mages. Que sait-on d'eux ? Pas grand chose en réalité. C'est la tradition qui a finit par dire qu'ils étaient trois, que c'étaient des rois et on leur a même donné un nom ! Mais le texte biblique est bien plus sobre : ils viennent d'Orient. C'est vague... viennent-ils de Babylone, de Perse ? En tout cas, ça en fait clairement des païens. On sait aussi qu'ils ont scruté les étoiles et y ont vu le signe de la naissance du roi d'Israël. Ne me demandez pas comment ils ont fait ! Mais ce qui est sûr, c'est que ça fait d'eux des astrologues ! Ce n'est « pas très catholique » tout ça...

Si l'Evangile avait été écrit par un « bon chrétien », il aurait sans doute trouvé mieux, plus politiquement correct, pour venir adorer le Messie. Mais Dieu est allé chercher des païens venus d'Orient puisque les chefs religieux sont incapables de voir ce qui se passe devant leur nez...

Et il est allé les chercher sur leur terrain. Dans les étoiles ! Je ne suis pas en train de défendre l'astrologie, loin de là... Il faut juste se souvenir qu'au temps de Jésus, la distinction entre astrologie et astronomie n'existait pas vraiment... Dieu les a trouvé dans les étoiles... et il est allé cherché des hommes curieux, en recherche, prêts à entreprendre le voyage pour aller adorer le roi des Juifs !

Il y a d'autres cas dans la Bible où Dieu fait éclater les carcans et les a priori, en utilisant des hommes ou des femmes là où on ne s'y attend pas. Il y a par exemple Melchisédek qui vient de nulle part pour bénir Abraham, Job qui est exemplaire dans sa foi alors qu'il n'appartient pas au peuple d'Israël, plusieurs maximes du livre des Proverbes qui sont issues d'une sagesse en dehors du peuple d'Israël, le roi perse Cyrus que Dieu appelle son « oint » (celui qu'il a choisi, un titre messianique). Et dans les évangiles, on peut penser à plusieurs païens, comme la femme syro-phénicienne ou le centurion, dont Jésus dit que même en Israël il n'a pas trouvé d'aussi grande foi. Et puis il y a cet homme qui chasse les démons au nom de Jésus mais qui ne fait pas partie du cercle des disciples... et Jésus dit à ses disciples de ne pas l'empêcher !

Ne nous hâtons donc pas de dire comment Dieu parle et à qui il parle ou ne parle pas... Laissons-nous surprendre ! Et accueillons ceux que Dieu lui-même accueille...


Conclusion

Quelle galerie de personnages ! Un roi parano, des prêtres aveugles et des mages « pas très catholiques » ! Et au milieu de tous, l'enfant Jésus.

Chez Luc, l'adoration des bergers nous rappelait que Jésus-Christ est venu pour tous, y compris et surtout pour les humbles, les petits. Chez Matthieu, l'adoration des mages nous rappelle la dimension universelle de la venue de Jésus. La Bonne Nouvelle est pour tous et Dieu va à la rencontre de ceux qui le cherchent, où qu'ils soient, quels qu'ils soient. C'est une preuve d'aveuglement spirituel que de ne pas le voir...

C'est nous qui voulons mettre des barrières, des limites à Dieu. Mais l'apôtre Paul l'a dit avec force : "Il n'y a plus ni Juifs ni Grecs, ni esclaves ni libres, ni hommes ni femmes, car tous vous êtes un en Jésus-Christ." (Galates 3.28)